Les récentes captures de jaguar sur le territoire de la commune rappellent à notre bon souvenir que, depuis les débuts de l’époque coloniale, dans les quartiers de Montsinéry et Tonnégrande, les rencontres de « tigres » sur les habitations ou lors d’une partie de chasse ou de la pêche, sont fréquentes.
Jusqu’à l’arrêté préfectoral de protection du jaguar pris en 1975, on recevait une prime de la part du gouvernement puis de la préfecture pour « destruction de tigres ». Il n’était donc pas rare de voir débarquer en mairie ou à l’Hôtel préfectoral des personnes, une peau ensanglantée dans un sac ou un panier, le fusil en bandoulière, venues réclamer leur dû.
Autres temps, autres mœurs… : les archives sont là pour le souligner, ainsi qu’en témoignent deux courriers signés par l’autorité communale.
Le premier daté du 09 décembre 1965 et signé par le maire Quentin Bichonnet est un « certificat de destruction de tigre », sésame permettant au chasseur d’obtenir sa prime.
Le second daté du 22 octobre 1981 et signé par le Maire André Lecante alerte le Directeur Départemental de la Protection et de la Sécurité Civile sur la présence de grands félins rôdant dans le bourg de Tonnégrande.
Entre 1965 et 1981, on constatera que la règlementation en la matière a changé du tout au tout, mais que les moyens pour protéger les hommes des tigres et les tigres des hommes sont encore fort limités.
Consulter les 3 documents d’archives au format PDF : « Certificat de destruction de tigre » (1965), « Protection de la faune guyanaise : destruction de tigres » (1972), « Destruction de tigres à Tonnégrande » (1981).